ODC Actus : Raréfier l’offre et augmenter les prix : la recette « gagnante » de la SNCF

Par Olivier DARMON – Publié le 7 mars 2025 – Crédit Photo : Florian PEPELLIN
Raréfier l’offre et augmenter les prix : la recette « gagnante » de la SNCF
L’opérateur national ferroviaire aura reversé, en 4 ans, près de 6 milliards d’euros à son actionnaire.
Contrairement à ce qu’affirme son Président, le réinvestissement de cette somme dans le ferroviaire n’est pas garanti.
La lecture croisée de la publication, par la SNCF, de ses résultats 2024 et de la diffusion, par l’A.R.T. du bilan 2023 du marché français du transport ferroviaire, permet de comprendre la méthode de travail utilisée par la SNCF pour parvenir à ce résultat.
En premier lieu, il est nécessaire de raréfier l’offre là où la SNCF a toute liberté de le faire.
Ainsi, en réformant 40 rames de TGV, alors même que les nouvelles rames TGV-M n’arriveront qu’en 2026, l’opérateur ferroviaire a diminué le nombre de circulations librement organisées de 3 % par rapport à 2019.
Certes, les rames restantes sont les plus capacitaires (car souvent à double étage), mais la baisse de l’offre génère un amoindrissement du choix horaire par l’usager et donc, mécaniquement, une augmentation du taux de remplissage des rames.
En deuxième lieu, la SNCF a augmenté ses tarifs là où elle est libre de le faire, ce qui a généré pour elle une augmentation moyenne de la recette par passager.kilomètre de 6 % entre le premier semestre 2024 et 2022.
Une exception notable : l’axe Paris – Lyon n’a pas connu d’augmentation de tarif… grâce à la concurrence de la RENFE et de TRENITALIA.
Certes, des petits prix sont ponctuellement proposés sur les axes et aux heures les moins convoités, mais ceux-ci ne profitent qu’à une minorité de passagers.
En publiant son bilan 2024, la SNCF a oublié d’évoquer sa qualité de service :
- le taux de déprogrammation des trains la veille avant 16h00 a bondi à 9 %, alors qu’il n’était « que » de 7 % l’année précédente ;
- le taux de retard des trains au-delà de +5 minutes a également augmenté (12 %, soit +1,3 % en un an) ;
- désormais, seuls 78 % des trains programmés sont réellement mis en œuvre et arrivent à l’heure (contre 81 % l’année dernière).
Notre avis |
|