ODC Actus : 1,35 Md€ : le coût faramineux des transports des J.O. 2024

Par Olivier DARMON – Publié le 7 novembre 2025 – Crédit Photo : Chabe01
1,35 Md€ : le coût faramineux des transports des J.O. 2024
L’organisation des Jeux Olympiques de Paris a globalement donné satisfaction en raison, notamment, de la quantité et de la qualité de l’offre de transport déployée sur le terrain, notamment en Île-de-France.
Une question restait cependant posée : compte tenu de l’ampleur des moyens déployés, combien ces transports ont-ils coûté au contribuable ?
La Cour des comptes vient de publier un rapport qui répond à cette question : le coût de l’ensemble du dispositif de transports de personnes fut de 1,35 milliard d’euros pour les quatre semaines des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Il se décompose principalement comme suit :
608 M€ pour les investissements ;
335 M€ pour le renforcement des réseaux de transport public existants ;
292 M€ pour les lignes spécifiques créés spécifiquement pour les accrédités.
S’agissant des investissements, le Cour note 200 M€ de dépenses supplémentaires – soit 50% du budget initial – en raison des retards pris sur certains chantiers, concernant en particulier les prolongements de la ligne 14 du métro permettant de desservir le Stade de France à Saint-Denis au nord et l’aéroport d’Orly au sud.
Les renforts des réseaux de transports publics sont notamment constitués d’augmentations de fréquences d’au moins 20% sur 9 lignes de métro, dont 2 renforcées à 40%.
Mais le coût de 335 M€ est surtout constitué de mesures salariales exceptionnelles versées aux salariés des opérateurs :
145 M€ bruts chargés pour 70.000 agents du Groupe SNCF ;
45 M€ bruts chargés pour 34.000 agents RATP Dev.
La Cour estime d’ailleurs que les attributaires de ces primes ont été sélectionnés de manière très large, sans réellement tenir compte de l’effort particulier qu’ils ont dû consentir à l’occasion des Jeux.
S’agissant du réseau de transport spécifique pour les accrédités (athlètes, journalistes, …), ils ont été notamment constitués par :
106 lignes reliant les hébergements aux sites de compétition, exploitées par Keolis Île-de-France ;
80 lignes reliant les hôtels de chaque fédération avec les sites de compétition, exploitées par Lacroix-Savac ;
80 lignes reliant les hôtels des journalistes aux sites de compétition, opérées par Lacroix-Savac ;
80 lignes reliant les gares ferroviaires et routières aux sites de compétition, opérées par Transdev Île-de-France.
Leur coût – de 292 M€ – fut le double de celui qui était initialement prévu.
La Cour a ici relevé des dysfonctionnements dans l’offre de transport déployée sur le terrain par KEOLIS en raison, d’abord et avant tout, d’un cahier des charges inadapté et ne répondant pas aux besoins de déplacements.
Les erreurs de l’appel d’offres initial ont conduit KEOLIS à proposer des enchaînements de services qui se sont révélés intenables sur le terrain, générant des retards en chaine.
Toujours chez Groupe Keolis, les formations de conducteurs étaient trop rapides.
De plus, la piètre qualité des hébergements que KEOLIS a mis à la disposition de ses conducteurs a généré un taux de démission important dès les premiers jours des Jeux.
En conséquence, KEOLIS a dû recruté en urgence de nouveaux conducteurs, ce qui n’a pas arrangé la problématique de la formation.
D’ailleurs, les organisateurs ont dû faire appel, toujours en urgence, à RATP Cap Île-de-France pour assurer l’exploitation de certaines lignes que KEOLIS ne parvenait pas à produire.
Il reste plusieurs points positifs relevés par la Cour, tels les suivants :
Les J.O.P. ont permis de créer une impulsion nouvelle en matière de mise en accessibilité P.M.R. des réseaux franciliens ;
Ils ont démontré que, lorsque les opérations de maintenance préventive étaient suffisamment anticipées, le taux de réalisation de l’offre et la ponctualité pouvaient substantiellement être améliorés.
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