D’après nos analyses, le choix entre opérateur interne et entreprise privée n’est pas, pour l’efficience d’un réseau de transports publics, aussi déterminant que chacun peut le penser.

Il n’existe pas, en soi, de mode de gestion meilleur qu’un autre.

Confier son réseau à un opérateur privé peut être la meilleure ou la pire des choses en fonction de plusieurs paramètres, parmi lesquels les suivants :

• 👉 l’efficacité de la procédure de mise en concurrence ;
• 👉 la précision et l’exhaustivité des pièces contractuelles sur les aspects techniques, juridiques, financiers et fiscaux ;
• 👉 les modalités de calcul des conséquences financières de tout avenant qui viendra nécessairement modifier le cahier des charges initial ;
• 👉 la fréquence, la qualité et l’étendue des opérations de contrôle du parfait respect, par l’opérateur, de son cahier des charges, ainsi que le montant des pénalités pour toute non-conformité relevée.

De la même manière, un opérateur interne peut être la meilleure ou la pire des choses en fonction :

• 👉 de la capacité des élus à résister à toute forme de pression sociale sur les salaires et les conditions de travail ;
• 👉 de la performance du contrôle de gestion « au quotidien » de l’opérateur ;
• 👉 de sa capacité permanente à remettre en question régulièrement l’offre de transport (tracés, arrêts, fréquences…) et surtout les modalités opérationnelles de sa mise en œuvre ;
• 👉 de son aptitude à gérer, de concert, toutes les politiques de mobilités durables de la Collectivité.

S’agissant des aspects financiers, il est impossible d’affirmer que les réseaux gérés en Régie sont plus onéreux – ou plus économes – que les autres : certaines Régies ont des coûts salariaux parmi les plus élevés de France (notamment les plus importantes en taille) mais d’autres s’en sortent particulièrement bien.

Nos préconisations concernant le mode de gestion n’insistent donc pas uniquement sur le choix entre externalisation et internalisation, mais surtout sur la capacité des élus et des agents de l’A.O.M. à gérer les contraintes de l’un et l’autre et de savoir tirer parti des opportunités que chacun offre.