ODC Actus : Lyon instaure une tarification du stationnement différenciée

Par Olivier DARMON – Publié le 13 septembre 2024 – Crédit Photo : Jean-Pierre Dalbéra

Lyon instaure une tarification du stationnement différenciée

Lyon a mis en place, avant l’été, une nouvelle tarification de son stationnement sur voirie.

Il n’existe désormais plus de zones géographiques sur le territoire communal, mais trois barèmes « réduit », « standard », et « majoré ».

Ont le droit au tarif réduit :

les familles nombreuses de trois enfants et plus ;
les ménages lyonnais modestes (revenu fiscal de référence inférieur à 13.800 € par an) ;
les véhicules pesant moins d’une tonne, ou bien moins de 2,1 tonnes s’ils sont électriques.

Sont astreints au tarif majoré les véhicules thermiques de plus de 1,5 tonne, les véhicules hybrides rechargeables de plus de 1,9 tonne et les véhicules électriques de plus de 2,1 tonnes.

Un simulateur permet, sur le site Internet de la ville, de savoir immédiatement à quelle catégorie appartient son véhicule en renseignant sa plaque d’immatriculation.

Les différences de prix sont significatives puisque, pour sept heures de stationnement

le tarif « réduit » est de 18 € ;
le tarif « standard » est de 26 € ;
le tarif « majoré » est de 39 €.

D’autres prix, basés sur les mêmes principes, sont valables pour les résidents lyonnais. Ils sont forfaitaires pour un jour, une semaine ou un mois.

Les titulaires de la carte C.M.I. – stationnement bénéficient de la gratuité.

Les professionnels ont, eux aussi, droit à trois tarifs :

le tarif « dépannage urgent » ;
le tarif « chantier » ;
le tarif « artisan commerçant »,

avec, pour chacun, une définition précise de leur caractéristiques.

Pour les professionnels, les prix évoluent soit en fonction du nombre de véhicules de l’entreprise, soit en fonction de la durée de stationnement.

La municipalité lyonnaise ne cache pas son ambition : si, aujourd’hui, 60 % des 45.000 places de stationnement sont payantes, elle souhaite atteindre les 100 % en 2026.

Notre avis

Même si elle semble complexe au premier abord nous constatons, en réalisant des simulations, que chacun percevra rapidement à quelle catégorie tarifaire il appartient.

Il nous paraîtrait ensuite opportun de réaliser des enquêtes précises pour vérifier la réelle efficacité d’une telle tarification du stationnement sur, en particulier, le transfert modal de la voiture particulière vers les transports collectifs.

En attendant, nous saluons cette initiative qui est une première en France, et qui montre qu’il est possible d’évoluer et d’expérimenter au sujet de la politique de stationnement sur voirie, qui n’a que très peu évoluée en France depuis 30 ans.

Au-delà de l’aspect sympathique d’un tel mode de transport, son coût par voyage prévisionnel ne le place pas parmi les produits à développer prioritairement sur un grand réseau urbain.

Une enquête sur les utilisateurs du Navigône, un an après sa mise en service complète, serait cependant la bienvenue.

Elle pourrait évaluer un transfert modal entre voiture particulière et transports publics.

S’il s’avère que, par exemple, la grande majorité des utilisateurs du Navigône étaient, avant sa mise en service, des autosolistes, la justification de tels investissements pourrait être plus probante.