ODC Actus : Un opérateur de transports gère de nombreux risques
Par Olivier DARMON – Publié le 2 mai 2025 – Crédit Photo : Yann FORGET
Un opérateur de transports gère de nombreux risques
Il fut un temps ou l’activité d’opérateur de transports, en urbain comme en interurbain, était relativement prévisible.
Dès lors qu’il était pourvu de tous les moyens techniques et humains nécessaires à l’exploitation d’un réseau donné, sa tâche principale consistait à les ordonnancer de la meilleure manière pour offrir un service de qualité et se préserver une marge permettant d’investir et de se moderniser.
En cas d’accident, il pouvait avoir la garantie que les assurances qu’il avait souscrites lui permettraient d’y faire face.
Cette époque est désormais bien lointaine.
Un opérateur de transport doit en effet prendre en compte :
le risque lié à un cahier des charges imprécis lors d’un appel d’offres, et donc à une mauvaise évaluation des charges et / ou des recettes ;
le risque lié à une qualité de service défectueuse et aux pénalités y afférentes ;
le risque d’accident corporel responsable, qui génère désormais des indemnités très lourdes ;
le risque lié à la pénurie de personnel (à la fois de conduite et de maintenance), à leur maladie épidémique, ou aux risques professionnels qu’ils encourent ;
le risque prud’homal et celui lié à des conflits sociaux et à des grèves ;
le risque d’agression des personnels du réseau ;
le risque généré par d’importants évènements climatiques ;
le risque de pannes importantes et récurrentes sur les véhicules ;
le risque d’incendie du dépôt et des véhicules ;
un risque assurantiel de plus en plus difficile à anticiper (voir les mésaventures récentes des réseaux de Castres-Mazamet et de Guéret qui ont dû bloquer leurs véhicules au dépôt faute d’assurance) ;
le risque lié à la cybersécurité et à la protection des données.
En préparant leur réponse aux appels d’offres, chaque candidat doit estimer tous ces risques et les intégrer dans ses chiffrages.
La tentation consiste, dans un univers peu concurrentiel, à maximiser la probabilité d’occurrence de ces risques, de manière à transformer en marge nette les sommes budgétées si, comme c’est très souvent le cas, aucune difficulté ne survient.
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